LA FRANCE ET SES BEAUX DÉTOURS

Alimentée par les névés du massif, la Clarée irrigue une vallée élevée puisqu’elle s’étage entre 1?500 et 1?900 mètres, mais au climat suffisamment clément pour que de nombreux villages et hameaux s’y soient développés. Certaines chapelles sont décorées de peintures polychromes de toute beauté.

« La Clarée, cette rivière bénie des dieux, coule à mes pieds. J’aperçois à travers les branches des arbres le mouvement de ses ondes transparentes qui varient en couleurs et en intensité, tour à tour tumultueuses ou calmes, grondantes ou monotones », Émilie Carles.

Val-des-Prés est le premier village de la vallée, avec ses grandes maisons dont les soubassements forment des arcades. C’est à Val-des-Prés qu’enseigna Émilie Carles, l’auteur d’un best-seller de la littérature régionaliste des années 1970, Une soupe aux herbes sauvages. Elle y évoque les années d’avant-guerre, lorsqu’elle était institutrice : un témoignage réaliste, sans concession, de la vie quotidienne d’autrefois en montagne.

En direction de Névache, aux portes de la haute montagne, on trouve dans les villages de nombreuses façades de maisons ornées de cadrans solaires très décorés, témoins de la prospérité apportée par l’élevage, et de somptueuses chapelles baroques, aux voûtes couvertes de fresques rehaussées de dorures.

Un cadran solaire typique de ceux que l'on trouve dans la vallée de la Clarée.

Le village de Névache,«?capitale?» du val de la Clarée, marque la transition entre une vallée, à caractère encore campagnard, et un territoire clairement alpin. Son église Saint-Marcelin présente aussi toutes les éclatantes splendeurs de l’art baroque. Notez, en particulier, les quinze statues du retable en mélèze doré. De Névache part l’étroite route du col de l’Échelle (qui donne accès à l’Italie) et à ce bout du monde vierge que constitue la vallée étroite.

Vue sur la Ville Haute, ou Ville d’Amont, de Névache.

Intérieur de l'église Saint-Marcellin à Névache.

Gros plan sur le retable en mélèze doré de l'église Saint-Marcellin de Névache, splendeur de l’art baroque. Il comporte pas moins de quinze statues sculptées.

Non loin de Névache se succèdent des chalets, solitaires ou groupés en petits hameaux, et ici et là on repère des oratoires.

À Plampinet, hameau de Névache, une maison traditionnelle névachaise (avec haut de la grange, balcon et toits en bardeaux) jouxtant l’église Saint-Sébastien (1510).

L’église Saint-Sébastien et la chapelle Notre-Dame-des-Grâces de Plampinet méritent absolument la visite pour leurs fresques. Ces œuvres brossées aux XV^e et XVI^e?siècle ont traversé toutes ces années sans rien perdre de leur fraîcheur.

À Plamplinet, l'église Saint-Sébastien est richement décorée de fresques qui ont bien traversé le temps.

Détail d'une fresque dans l'église Saint-Sébastien, à Plampinet.

Peintures murales, chapelle Notre-Dame-des-Grâces à Plamplinet.

Au-dessus de Névache, sans aucun doute, les plus beaux chalets sont ceux de Fontcouverte et de Laval.

En Haute Clarée, les chalets de Fontcouverte et la chapelle Sainte-Marie.

Elle n’est pas très longue cette vallée d’altitude, une petite trentaine de kilomètres seulement. Mais quel lieu fabuleux ! Ici, les chalets de Laval.

Aujourd’hui, la petite route s’arrête net aux chalets de Laval, au pied du massif des Cerces. Un terminus en quelque sorte, mais qui marque le début d’innombrables balades vers le seuil des Rochilles, le lac Laramon, le lac des Cerces, le mont Thabor ou la vallée Étroite, petit morceau de France en Italie.